COURS DE PHOTOGRAPHIE A L'USAGE DES AMATEURS ET DES CLUBS
Un filtre photographique est un accessoire qui laisse passer une partie du rayonnement visible et en arrête une autre partie.
Pratiquement, c'est une lame de matière transparente, colorée, dont les deux faces sont parfaitement parallèles et polies pour éviter toute déviation des rayons lumineux qui altèrerait l'image. Cette lame placée dans une monture appropriée est fixée devant l'objectif. Elle va donc modifier la couleur de la lumière qui va pénétrer dans l'appareil de prises de vues et impressionner la surface sensible.
On trouve dans le commerce des filtres sous différentes présentations :
- Les filtres montés, généralement en verre, sont disposés dans une monture métallique ou plastique, circulaire et munie d'un filetage mâle normalisé, dans les diamètres courants des objectifs (en général compris entre 47 et 72 mm). En face avant de la monture, le même filetage femelle permet d'ajouter un second filtre ou un pare-soleil.
- Si vous possédez plusieurs objectifs de tailles différentes, il vous faudra autant de jeux de filtres ou bien des bagues de changement de diamètre (attention danger de vignettage si vous réduisez le diamètre). Les filtres adaptables sur système type « COKIN » (voir plus loin) sont des lames de plastique (plexiglas) colorées, carrées ou rectangulaires. Ils sont de qualité optique correcte, d'un emploi pratique car un seul jeu de filtres peut être utilisé avec des optiques de diamètres différents, mais sont fragiles (risque de rayures). Il existe aussi des filtres en gélatine colorée : ce sont des feuilles de gélatine minces et souples qui doivent être montées sur des porte-filtres appropriés ; très fragiles, en cas d'usage fréquent il est recommandé de les protéger entre deux lames de verre optique. On trouve sous ce format tous les filtres Kodak correcteurs de lumière (CL), correcteurs de couleur (CC), et de conversion (C) ; ces derniers d'usage plus courant se trouvent également montés sous verre.
- Enfin certains filtres colorés, dont les filtres de conversion, se trouvent également sous forme de grandes feuilles de plastique que l'on peut placer devant les sources de lumière artificielle. Un tel filtre bleuté placé devant une source tungstène produit une lumière proche de la lumière du jour. Il n'est bien sur plus nécessaire de corriger l'exposition. Ces filtres sont couramment utilisés en cinéma ou en vidéo. Pour des raisons évidentes, les éclairages à incandescence sont toujours utilisés dans les studios de cinéma.
La sensibilité aux couleurs des films noir et blanc varie selon certaines caractéristiques de ces films. Les émulsions anciennes, dites « orthochromatiques », étaient pratiquement insensibles au rouge, qui était donc traduit sur l'image finale par du noir, et étaient excessivement sensibles au bleu lequel se traduisait par du blanc. Ces émulsions étaient très lentes en lumière artificielle qui comporte une dominante dans les rouges et orangé.
Les émulsions plus récentes sont dites « pan-chromatiques », c'est à dire qu'elles traduisent toutes les couleurs d'un manière pratiquement uniforme, en ne prenant en compte que la quantité de lumière reçue, ce qui est généralement le but recherché.
Mais le photographe peut souhaiter éclaircir ou assombrir certaines couleurs. Par exemple, des nuages blancs sur un fond de ciel bleu très lumineux seront sur la photo pratiquement invisibles, alors que notre œil les différencie nettement par la couleur (le bleu semblant plus foncé). Nous allons donc chercher à assombrir les parties bleues de l'image sans modifier les autres couleurs. Nous allons pour cela placer devant l'objectif un filtre ORANGE, qui va assombrir sa couleur complémentaire le BLEU.
Règle de base : un filtre éclaircit sa couleur et les couleurs voisines, et assombrit sa complémentaire.
Un filtre absorbe une partie de la lumière, il faut donc corriger l'exposition (sauf en mesure TTL, c'est à dire quand la mesure de la lumière se fait à travers l'objectif de l'appareil - en anglais Through The Lenses)
