COURS DE PHOTOGRAPHIE A L'USAGE DES AMATEURS ET DES CLUBS
J'ai déjà dit que le soin et la propreté sont indispensables pour obtenir un bon résultat. La seconde règle est de respecter scrupuleusement la température des bains et le temps de traitement correspondant dans le révélateur. Ce temps est indiqué sur les notices des fabricants de films et de produits. Une abaque reproduite ci-dessous permet de calculer la durée du développement en fonction de la température ; à défaut diminuer ou augmenter le temps de 10% par °C en + ou en -. Si l'on utilise un révélateur en solution de base, il faut augmenter le temps de traitement de 10% après chaque film traité, et veiller à ne pas épuiser totalement la chimie. Pour obtenir des résultats réguliers, il est donc préférable de travailler à bain perdu, en diluant la solution de base à 25% (1+3) ou 50% (1+1).
Personnellement, j'attache une grande importance à la qualité de l'eau utilisée dans le traitement de mes films. J'ai constaté notamment son influence sur le grain, en particulier dans l'usage des émulsions les plus sensibles. L'eau "du robinet" distribuée dans nos communes est relativement dure, à la fois acide et chargée de sels calcaires. Utilisée pour préparer un révélateur, elle modifie ses caractéristiques et provoque une augmentation du grain sur le négatif.
Je conseille donc, pour la préparation des révélateurs, l'usage d'une eau chimiquement neutre : eau distillée, eau déminéralisée (vendue pour les batteries) ou eau de source de Volvic.
J'utilise cette eau pure pour la confection de la solution de base du révélateur pour films et pour sa dilution au moment de l'emploi, ainsi que pour le dernier rinçage de mes films. Par contre j'utilise l'eau courante pour préparer les bains d'arrêt et de fixage des films, pour tous les traitements des papiers et pour tous les lavages courants.
L'écart de température entre les différents bains - y compris le lavage final - ne doit jamais dépasser ± 3° centigrades. Sinon il risque de se produire une réticulation de la couche de gélatine du film, qui donne l'aspect d'un grain très grossier. Ce défaut est irréversible.
Le fixage doit être complet et poussé jusqu'à disparition de la tonalité violette que l'on trouve dans les parties transparentes du film. On a intérêt à pratiquer un fixage en deux temps, par exemple 5 minutes dans un bain ancien, puis 5 minutes dans un bain neuf. Après traitement de 7 films, jeter le bain ancien et préparer une nouvelle solution qui prend la place du bain neuf, et ainsi de suite.
Test du bain de fixage : verser dans un petit récipient un peu de solution et y tremper un morceau de film (amorce coupée). l'échantillon doit commencer à devenir transparent en quelques dizaines de secondes.
Je procède comme suit pour le lavage final et le séchage des films : après un lavage de 10 minutes minimum à l'eau courante - à la même température que le traitement précédent
- je remplis la cuve d'eau ordinaire, je la referme et j'agite vigoureusement 5 fois
- je change l'eau et j'agite -10 fois
- je change l'eau et j'agite 20 fois, et ceci 3 fois de suite (cette méthode est inspirée de celle conseillée autrefois par ILFORD)
- je termine en vidant la cuve et je la remplis d'eau pure (dito préparation du révélateur) dans laquelle j'ajoute deux gouttes d'agent mouillant (détergent liquide pour vaisselle ou produit spécifique).
Couvercle de la cuve ôté, je remue doucement les spires en tournant pour éviter de provoquer de la mousse et je laisse tremper quelques minutes. J'extrais les films des spires, je les suspends avec une pince plombée en bas. Si je désire absolument un séchage accéléré, et au risque d'altérer la gélatine, je mouille dans la cuve deux éponges végétales (spontex) à l'état neuf, je les presse au maximum, et j'essore mes films entre les deux éponges passées une seule fois de haut en bas. Et bien sûr je laisse sécher à l'abri de la poussière.
Couper les films en bandes de 6 vues et les ranger dans des feuillets de type PANODIA en papier cristal.
Il existe aussi des feuillets en acétate transparent qui permettent de faire directement des planches contact sous une feuille de verre.
