Cet article a été publié dans LES SECRETS DU NOMBRE D’OR« Nul n’entre ici s’il n’est géomètre » (Platon) La composition et les proportions. La composition d’une œuvre d’art peut être définie comme l’arrangement des différents éléments qui la constituent. L’impression esthétique naît de la perception d’une harmonie créée par les rapports entre ces différents éléments. Une couleur, une dimension, une note de musique, ne possèdent pas de beauté intrinsèque. Mais le voisinage de deux couleurs, le rapport de deux dimensions, l’accord de deux notes peuvent déjà procurer un sentiment agréable ou déplaisant. Ce sentiment varie selon les individus, mais on peut toujours retrouver quelques critères communs, quelques points de convergence entre les rapports qui nous paraissent harmonieux, ou au contraire qui nous déplaisent. Les sentiments du beau et du laid sont donc assez communément partagés, tout au moins parmi les individus de niveau culturel sensiblement équivalent. Notons tout de suite que nous paraît beau ce qui ne nous choque pas, c’est-à-dire ce que nous avons l’habitude de voir et dont l’image est ancrée dans notre subconscient.
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Ce petit test figure dans nombre de traités ou d’ouvrages d’initiation à l’esthétique. Et l’un de ces rectangles est plus souvent désigné que les autres. Notez donc vos réponses en essayant, pour chaque rectangle, de retrouver le tracé géométrique qui a défini ses proportions. Si certaines proportions nous paraissent harmonieuses, ce n’est sans doute pas un simple effet du hasard. Nous trouvons beau ce que nous rencontrons fréquemment dans notre environnement, même sans le percevoir consciemment. Et parmi ces rapports de dimensions privilégiés, il est certaines constantes qui se retrouvent dans les différentes expressions de la vie animale ou végétale, et notamment dans le corps humain. Ainsi en est-il du visage humain, dont la hauteur est en moyenne un peu supérieure à une fois et demi la largeur. Cette même proportion se retrouve dans le règne végétal, et règle par exemple l’écartement des pousses et des feuilles le long d’un rameau. |
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La magie du nombreNous appelons cette proportion particulière le nombre d’or (on l’appelle également “section d’or“, ou “divine proportion“). Il s’exprime bien sûr par une expression mathématique et l’on s’est depuis toujours attaché à en explorer toutes les propriétés. Et quand je dis depuis toujours, c’est que l’on trouve des traces de cette recherche dans les antiques légendes qui entourent la construction du temple de Salomon. Les pyramides d’Egypte comme la savante architecture des temples Grecs n’y ont pas échappé, et on le retrouve dans les secrets des bâtisseurs du Moyen-Age qui se sont transmis jusqu’à nous par les associations compagnonniques et les sociétés secrètes, dans la science des artistes de la Renaissance et des classiques, jusqu’aux études des philosophes et des théoriciens modernes. L’architecte Le Corbusier l’a utilisé pour élaborer un outil de mesure (Le MODULOR) sur lequel il a réglé toutes ses constructions, et lui a consacré un ouvrage. Albert Einstein aurait dit à Le Corbusier que cet outil devait "rendre le mal difficile et le bien facile". Bien entendu ce nombre est irrationnel (c’est-à-dire qu’il ne peut pas être déterminé avec un nombre fini de décimales). On l'exprime par la lettre grecque "phi" - c’est le nombre de Phidias (architecte et sculpteur grec, v. 490 – 431 av. J.-C.). Il est égal à (1+√5)/2, soit environ 1,618. La figure suivante en montre le tracé géométrique et permet le calcul par le théorème de Pythagore. Bien entendu, ce sujet fait l'objet de nombreux sites Internet. J'en ai remarqué un assez complet, quoique comportant quelques erreurs (notamment dans l'étude du Parthénon d'Athènes). |
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Tracé géométrique du nombre d'orSoit un carré ABCD dont le coté est égal à 1. Soit M milieu de BC, traçons un arc de cercle de centre M et de rayon MD, pour rabattre cette longueur MD sur le prolongement du côté BC, ce qui définit le point E. Le rectangle ABEF est un rectangle d’or, c’est-à-dire que les proportions de ses cotés sont dans le rapport "phi". |
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Une histoire de lapins …Les propriétés de "phi" ne se limitent pas à exprimer une belle proportion, mais ouvrent la voie à une curiosité arithmétique, étudiée au début du XIIIe siècle par l’Italien Leonardo Fibonacci, dit Léonard de Pise (1175 - 1240). Ce riche commerçant s’intéressait aux mathématiques. Il avait voyagé au Moyen-Orient, où il avait pris connaissance du savoir des savants Arabes, dont il utilisait les chiffres et le zéro. Vraisemblablement grand amateur de lapins, il avait posé le problème suivant :
Je vous laisse le plaisir de continuer le détail du calcul qui doit vous conduire au résultat 233. …et d’escargots. Ne quittons pas la gastronomie, et créons donc une suite de Fibonacci en prenant pour termes de départ deux nombres en proportion d’or, par exemple 1 et phi (arrondi à la 3ème décimale) : |
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Au fait, avez-vous gagné ?Revenons à notre petit test sur les rectangles ? Car ces six figures ne sont pas tracées au hasard, mais chacun de ces quadrilatères répond à des proportions bien précises. Et si le rectangle d'or se retrouve bien (en E), je vous livre maintenant les caractéristiques des cinq autres. - Le rectangle D, c’est le double carré, de proportions 1/2, et qui servira de base à la construction de différents tracés régulateurs. |
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Jean-Claude Boussat |