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Sur les voies

Le voyage en train

Dimanche 7 août, 17 heures 30, notre train quitte Saint-Petersbourg. Nous allons faire connaissance avec les chemins de fer russes.
Cette expérience mérite déjà d'être contée : les trains russes me rappellent à bien des égards les chemins de fer de mon enfance, ce qui présente un avantage : je me sens rajeuni d'un bon demi-siècle ! Le mois dernier, le TGV nous avait ramenés de Bretagne à Paris en deux heures ; pour parcourir une distance équivalente nous allons en mettre plus de 16. Mais commençons par décrire l'environnement.

Dans chaque wagon, une « provodnik » ou contrôleuse – chef de wagon, est responsable de l’admission des voyageurs, dont elle contrôle des billets et les passeports (les billets sont nominatifs), et du bon déroulement du voyage. C’est elle qui loue les draps pour les couchettes, qui assure les services courants dans le wagon. Elle veille à ce que rien ne manque, et gère aussi le samovar, elle prête des verres pour que les voyageurs puissent se préparer du thé, elle réveille ceux qui arrivent à leur destination, et ouvre ou condamne les portes aux arrêts. Elle dispose d’un compartiment à l’extrémité du wagon.

Enfin, une particularité des trains russes explique en partie la durée des trajets : pour joindre une destination donnée les voyageurs ne changent pas de train aux correspondances ; c'est leur wagon qui est attelé à un autre convoi qui se dirige vers leur destination finale. Il arrive donc que l'on attende plusieurs heures dans une gare d'embranchement. Enfin, comme en France, les trains ne sont pas toujours à l'heure. Mais ici la compagnie ne fait pas un geste commercial pour dédommager les voyageurs.

Dans le train Dans le train photo 4111

Le wagon est ainsi disposé : à chaque extrémité, un tambour avec les toilettes, puis le couloir. Au début du wagon, à gauche, le compartiment de la contrôleuse, et en face le samovar (réservoir d’eau chaude potable).
Le couloir parcourt tout le wagon, les compartiments sont séparés par des cloisons mais ne sont pas fermés Chaque compartiment accueille six voyageurs .
Sur la droite du couloir, deux sièges face à face séparés par une tablette ; celle-ci peut s’abaisser au niveau des sièges et forme ainsi une première couchette. Au dessus de la fenêtre une seconde couchette en long se replie pendant la jour.
Sur la gauche du couloir, deux banquettes face à face, chacune accueille le jour deux voyageurs et forme une couchette pour la nuit. Les deux autres couchettes se déplient au dessus de ces banquettes. Il faut aussi préciser que les banquettes se soulèvent et découvrent deux vastes coffres pour les bagages. Il y a enfin des tablettes pour poser les bagages au dessus des couchettes supérieures.
Chaque voyageur a à sa disposition un matelas, un oreiller et des couvertures, et loue (en plus du prix du billet) le linge de nuit : deux draps, une taie d’oreiller et une serviette. Ces dispositions nous surprennent un peu mais elles sont justifiées, car certains trajets durent plusieurs jours dans cet immense pays. Il y a bien sûr un wagon restaurant. Ceci concerne les wagons des classes les plus courantes, il existe aussi des classes supérieures plus luxueuses, avec des compartiments fermés.

A l’heure dite le convoi s’ébranle. Nous traversons lentement les faubourgs de la ville, banlieues tristes de logements collectifs et d’usines, de chantiers de ponts et d’embryons d’autoroutes – dans ce domaine un immense retard est à rattraper. Parfois on est frappé par l’architecture néo-classique d’un bâtiment industriel datant sans doute de l’époque stalinienne, par la couleur d’une façade. Mais ce qui ne manque pas d’étonner, ce sont les surfaces énormes occupées par des garages. En effet dans les immeubles même les plus récents, il n’est pas prévu de garages ou de parkings.

Garages photo 4117
Garages en banlieue

Les propriétaires de voiture – et ils commencent à être nombreux – doivent louer un box, souvent à plusieurs kilomètres de leur domicile, pour protéger leur véhicule des rigueurs de l’hiver et des risques de vandalisme.
Aussi voit-on s’étirer sur les terrains bordant la voie d’immenses enclos, souvent gardés et éclairés, où s’alignent des rangées de garages  couverts de tôle et souvent surmontés d’une cheminée. Pas question ici de prendre sa voiture à tout bout de champ, pour déposer les enfants à l’école, pour sortir le chien ou pour aller acheter des croissants : certains de nos compatriotes feraient bien de prendre modèle.

Colporteurs Colporteurs sur le quai d'une gare

Peu après le départ du train, un marchand ambulant passe et propose d’abord des revues. Puis il revient vendre quelques objets, calepins, couteaux, briquets et différents gadgets. Plus tard nous aurons la visite d’une marchande de beignets fourrés et de boissons.

Dès que l'on a quitté l'agglomération, le paysage devient monotone, les forêts de bouleaux et de pins se succèdent, seulement interrompues par des étangs ou des marais. Les maisons sont rares et dispersées, presque toutes en bois et bâties sur le même modèle, elles ne diffèrent que par les couleurs vives qui les parent presque toujours, tout au moins celles qui sont entretenues. Le train ralentit et s'arrête souvent. Aux arrêts, sur le quai, des marchands ambulants proposent nourriture ou boissons. Ce sont souvent des femmes agées (des "babouchkas") qui vendent les produits de leur récolte, quelques légumes, des champignons, des myrtilles, des fleurs, ou bien quand nous irons vers le nord, des poissons séchés.


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