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1. Introduction,
   itinéraire et carte
2. Arrivée
   à St. Petersbourg
3. Le voyage en
   chemin de fer
4. Suite et fin
   du voyage
5. Arrivée
   à Grigorino
6. Premiers contacts
   avec la province
7. Les paysages
8. Les maisons
9. Vie quotidienne
10. Une visite
    chez Pouchkine
11. Solovetsky
    "Archipel du Goulag"
12. Retour à
    Saint Petersbourg

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Saint-Petersbourg

Deux jours à Saint-Petersbourg

Après ce voyage au Nord de la Carélie, nous voici revenus à Saint-Petersbourg, point de passage obligé avant le retour en France. Nous devons rester seulement deux jours, et notre emploi du temps bien chargé ne nous permettra pas de flâner dans la ville. Heureusement nous avons prévu une promenade en bateau sur les canaux, en compagnie d'Anna, notre hôtesse et amie, qui nous a accompagnés à Solovky. Anna est journaliste, sa connaissance de la ville et son érudition en font le meilleur des guides.

Quelques changements

Notre précédent séjour ici date maintenant de huit ans, et la ville a évolué depuis cette époque. Les commerces surtout sont plus visibles, partout des devantures s'exposent. Des immeubles neufs et modernes se sont construits dans le centre ville, abritant des magasins de luxe. Dans le grand centre commercial « Gostiny Dvor », entièrement rénové, tous les grands noms de la haute couture parisienne occupent la galerie du premier étage. Et à la périphérie les faubourgs s'urbanisent à cadence accélérée, partout on voit des grues, des chantiers bordent les larges avenues qui s'étendent de plus en plus loin du centre.

Les immeubles collectifs des dernières décennies

Ces immeubles collectifs m'étonnent toujours. Leur abord est souvent - c'est le moins que l'on puisse dire - rébarbatif ! Quand ils existent, les trottoirs sont défoncés par les engins et les camions des chantiers voisins. Et quand le visiteur, en sautant entre les flaques d'eau, est parvenu devant son entrée, il se trouve face à une porte de tôle juste garnie d'une serrure et d'un interphone. La porte passée, il pénètre dans un hall en béton brut badigeonné d'une peinture écaillée grise ou bleu pale. Dans l'ascenseur à peine éclairé d'une maigre ampoule, c'est tout juste si l'on distingue les numéros d'étage sur les boutons. Enfin arrivé au palier, une première porte donne accés à un couloir commun à plusieurs appartements. Ce couloir sert souvent de débarras et il est encombré de cartons, de meubles, de tout ce dont les occupants n'ont pas besoin chez eux... Mais la dernière porte passée, on est tout étonné et surpris de se trouver dans un intérieur coquet et chaleureux, qui contraste singulièrement avec l'aspect sommaire des parties communes. Et on est frappé par la qualité de l'isolation, thermique - les doubles fenêtres sont de rigueur, vu le climat, c'est assez compréhensible, mais aussi accoustique : on n'entend ni les bruits de la rue, ni les voisins.

Un avenir incertain

Le développement rapide de la métropole, et la construction des nouveaux immeubles risquent de porter atteinte au caractère de la ville. Et déjà des voix s'élèvent pour dénoncer les entorses de plus en plus fréquentes aux règles d'urbanisme. Ces règles limitaient notamment la hauteur des immeubles, qui dans le centre ancien ne devaient pas dépasser les palais officiels (à l'époque des Tsars, il n'était pas concevable de s'élever plus haut que l'Empereur). Même si cette motivation n'est plus de mise, il faut reconnaître qu'elle a déterminé le caractère unique de la cité, cette horizontalité qui donne une échelle humaine à la ville. Hélas la convoitise des investisseurs, et les précédents regrettables créés par les dérogations accordées à des architectes étrangers à l'occasion de grands concours, risquent de détruire une bonne part de ce qui fait le charme de la Venise du Nord.

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